Atelier de décembre

Le projet “Ecrans d’école” est né d’une proposition de l’un des jeunes du Ciné-club de Oued Ellil, Lokman Soua, qui est instituteur stagiaire et dont l’activité en tant qu’animateur du ciné-club de l’école primaire de Chebbaou et ensuite de l’école primaire « El hnaya » (école rurale de Snaheja située tout près de Oued Ellil) a créé des émules parmi les instituteur/trice/s du Grand Tunis. Après s’être déplacé pour animer des séances de projection-débat organisées par ses collègues, Lokman nous a proposé d’organiser une rencontre avec les instituteur/trice/s voulant créer des ciné-clubs dans leurs établissements. La rencontre a pris la forme d’un atelier d’initiation à l’animation des séances et à l’analyse filmique que nous avons baptisé « Ecrans d’école ».

Le principe était simple : on se réunit autour de films qu’on voit ensemble, dont on débat et analyse des extraits. Nous avons privilégié d’abord les discussions à bâtons rompus autour des films, l’initiation à la présentation des films et à l’animation des débats a commencé dès la 1ère journée et ce sont les animateur/trice/s des ciné-clubs scolaires à Oued Ellil, Samia Mechichi et Lokman Soua, qui ont commencé l’initiation en animant des séances. Pendant la 2ème journée, on a introduit l’analyse filmique, l’exercice a enthousiasmé les enseignant/e/s qui semblaient découvrir l’intérêt des arrêts sur images commentés. La dernière séance (l’après-midi de la 3ème journée) de l’atelier a été confiée à une jeune institutrice qui a présenté Le Roi et l’oiseau de Paul Grimault et animé le débat en présence d’un public où il y avait des enfants et des adolescent/e/s. Cette mise en situation a été suivie d’une discussion sur la manière dont la séance a été animée. Suite à ce premier atelier, certaines institutrices étaient décidées à créer leur ciné-club et étaient parties avec des propositions de programmation pour leurs séances. Elles ont exprimé aussi le désir qu’on se revoie pour un autre atelier. Lors de la première session qu’on a organisée en partenariat avec la maison des jeunes de Oued Ellil, le ciné-club et avec le soutien de EED et de l’IFT, on a eu une dizaine d’enseignant/e/s en plus de quelques membres et quelques habitué/e/s du ciné-club dont des lycéen/e/s et des collégien/ne/s.

Liste des films montrés lors de la première session :

Crin blanc d’Albert Lamorisse

Wajda de Haïfa al-Mansour

Les Quatre cents coups de François Truffaut

Les Lumières de la ville de Charlie Chaplin

Le Roi et l’oiseau de Paul Grimault

Atelier de juillet

L’idée d’organiser une autre session d’ « Ecrans d’école » était tout à fait naturelle d’autant plus qu’elle répondait à une demande des institutrices ayant participé à la session de décembre 2021. On a pu réunir les enseignant/e/s de nouveau début juillet 2022. On a eu un peu plus de participant/e/s lors de la 2ème session. La plupart des participant/e/s avaient suivi la session de décembre mais il y a eu aussi des nouveaux/elles et il y a eu plus de membres du ciné-club de Oued Ellil. L’implication des participant/e/s était plus forte. On a commencé l’atelier par des retours d’expérience de celles qui ont créé des ciné-clubs dans leurs établissements (les enseignantes sont majoritaires dans cet atelier et elles travaillent toutes dans des quartiers populaires), on a discuté à bâtons rompus de ce que peut apporter le cinéma aux élèves mais également de l’enseignement et de la transmission. Ces retours d’expériences étaient nécessaires pendant la première matinée de l’atelier d’autant plus qu’ils nous ont permis de mieux nous connaître les un/e/s les autres. Pour la suite de l’atelier, on a alterné les séances de projection-débat animées par les participant/e/s et les séances d’analyse filmique animées par Insaf Machta et Lokman Soua. L’exercice suscite beaucoup d’enthousiasme chez les enseignant/e/s de même que chez les membres et les habitué/e/s du ciné-club de Oued Ellil. Au fur et à mesure qu’on avançait dans l’analyse d’une séquence, les prises de parole se multipliaient et la sensibilité à l’image s’affinait de plus en plus, de même qu’on prêtait encore plus d’attention aux détails.

Nous avons estimé, au vu de l’enthousiasme et de l’implication des enseignant/e/s, que ce projet devait continuer à se développer sur le long terme et qu’il relevait pleinement de cette nouvelle orientation de l’association : l’accompagnement des jeunes dans leurs initiatives de diffusion de la culture cinématographique et le renforcement de leurs capacités de médiateur/trice/s

Films projetés lors de la deuxième session :

L’Enfance nue de Maurice Pialat

La Strada de Federico Fellini

Le Pain et la rue de Abbas Kiarostami