Atelier de critique de films, Dar Bach Hamba, du 13 au 19 juillet

L’atelier de critique fait partie du projet « Ciné-Sentiers de l’enfance » mené en partenariat avec l’Art Rue et avec le soutien de l’IFT. Il a été animé par Hajer Bouden et Insaf Machta et était destiné aux adolescent/e/s qui suivent les séances de projection-débat à Dar Bach Hamba tout au long de l’année scolaire. Certaines adolescentes suivent cette activité pour la 5ème année consécutive. Le groupe a vu beaucoup de films, a quelques notions d’analyse filmique et s’est exercé à la lecture de l’image.

Les associations l’Art Rue et Sentiers avaient été sollicitées l’année dernière par le festival italien Monte local young pour former un jury d’enfants et d’adolesent/e/s. Notre groupe s’était constitué donc en jury. Il était question, pour ce jury jeune, d’évaluer des films réalisés en Italie par des collégien/ ne/s et des lycéen/ne/s et d’écrire un article sur le film qu’il a primé. C’était la première expérience en matière d’écriture critique à laquelle s’étaient livré/e/s les participant/e/s.

Nous avons voulu prolonger cette expérience à travers cet atelier dédié à la critique. On est parti/e de films vus au cours ces cinq dernières années. Et on a impliqué les participant/e/s avant l’atelier en leur proposant une liste de 20 films projetés à Dar Bach Hamba. A partir de cette liste, les plus assidues ont choisi les films suivants : Le Ballon rouge d’Albert Lamorisse, Wajda de Haïfa al-Mansour, Le Passager de Abbas Kiarostami, La Féline de Jacques Tourneur et Edouard aux mains d’argent de Tim Burton. Tous ces films ont été revus pendant l’atelier, les débats étaient assez longs et ils ont été suivis de séances d’analyse filmique autour d’une séquence de chaque film, lesquelles séquences ont été commentées de manière interactive moyennant des arrêts sur images.  Le choix des séquences s’est fait aussi de façon collective. On a expliqué aussi aux enfants que tout ce travail de commentaire oral était censé leur permettre de choisir un film, de formuler une idée qu’ils/elles développeront dans un texte. Au début, la plupart d’entre eux/elles n’arrivaient pas à se représenter ce que peut être un article sur un film et on a essayé autant que faire se peut de répondre à leurs questionnements. Mais dès la 2ème journée, certaines sont arrivées avec des propositions d’idées, qu’on a discutées après les débats et les commentaires de séquence. On les a encouragées à continuer à creuser l’idée principale et à écrire des bribes de textes. La question de la langue s’est posée depuis le début aussi et on leur a dit que les textes pouvaient être écrits en arabe littéraire, en derja et en français. Dès le 3ème jour, on a eu des bribes de textes dont on a discuté avec ceux qui ont écrit, privilégiant ainsi une certaine proximité entre l’auteur/e du texte et les animatrices ; ceux/celles qui n’ont pas écrits se sont en revanche isolé/e/s pour réfléchir et essayer d’écrire. Pour aider certain/e/s, on leur a suggéré de revoir des extraits du film. Les deux derniers jours ont été entièrement consacrés à la rédaction. Il y avait un va-et-vient permanent entre le travail solitaire et la discussion avec l’une des deux animatrices. A vrai dire, vue la difficulté de l’exercice, on ne s’attendait pas à avoir 5 textes : l’implication au niveau de l’écriture était une belle surprise pour nous. Les articles se trouvent dans la partie arabe du site étant donné qu’ils ont été écrits en arabe littéraire (1 seul texte) et en derja (4 textes).